Chaque jour est un nouveau jour.
Aujourd’hui, je me trouvais devant une école primaire lors de la sortie de l’après-midi. Quand les portes se sont ouvertes, j’ai vu des classes entières d’enfants sortir la tête baissée, tristes, en colère, les larmes aux yeux. J’ai demandé des explications, et on m’a dit qu’il s’agissait de l’avance de la commémoration du ‘Jour du Souvenir.’ Les enseignantes fières ont alors commencé à décrire aux parents présents leur engagement pour raconter et montrer des images de certaines atrocités passées. J’ai réfléchi aux folies dont nous sommes capables.
Parce que ce que les politiciens ignorent, et que beaucoup de l’armée des éducateurs choisissent de ne pas voir, c’est qu’un jour dédié aux victimes de quelque chose se transforme facilement en un jour dédié à la colère, à la frustration, à la peur. Il s’agit d’un temps dédié à la douleur, à la maladie, à la cruauté, à l’impuissance, et cela n’éduque jamais vers le renouveau, vers des choix différents, mais vers la culpabilité, vers la peur de ce qui pourrait encore arriver.
Si nous voulons grandir, nous devons apprendre à laisser tomber le passé, car toute notre résistance vient toujours du passé. Nous continuons à juger le présent en se référant au passé, mais le passé n’est plus, il peut devenir totalement irrélevant, et pourtant nous le laissons interférer. Nous continuons à juger en fonction de cela, à dire : “Ceci est juste et cela est faux”, et toutes ces idées de juste et de faux, toute cette énergie, vient de quelque chose qui est mort. Ton passé cadavérique pèse sur toi au point de t’empêcher de bouger. Apprends de lui à être meilleur aujourd’hui qu’hier, et puis laisse-le tomber complètement, tu seras surpris : la plupart de la souffrance disparaîtra.
Nous n’avons pas besoin d’un chemin de croix dans nos cœurs, de journées dédiées à l’effort, à la mort, à la souffrance : nous avons plutôt besoin de la fête du désir, du jour de la passion, de la liberté et non de la libération, de l’amour sans amoureux, de la joie d’apprendre à être authentiques, heureux, seuls et inséparablement ensemble.
Parce que chaque jour est un nouveau jour, et il est entièrement à toi, à ta disposition, venant pour toi : ne le dédie à rien d’autre qu’à le vivre intensément.
Une étreinte festive.